Histoires d’eau
Ville entourée d’eau, Saint-Nazaire connaît néanmoins de graves problèmes d’approvisionnement en eau potable lorsque la ville prend son essor au 19e siècle.
Ni l’eau de la Loire, trop salée, ni l’eau des marais de Brière ne sont propres à la consommation. Si les quelques centaines d’habitants du bourg d’origine peuvent se contenter de puits privés et d’une poignée de fontaines publiques, la donne va changer radicalement avec la construction et l’exploitation du port, à partir des années 1850. Saint-Nazaire connaît une croissance exponentielle : vers 1880 on compte plus de 13 000 habitants, et les besoins en eau douce sont énormes. Il faut de l’eau potable pour les habitants, bien sûr, mais aussi de l’eau pour les industries et les machines des navires à vapeur !
Dans les années 1880 il n’y a toujours pas de fourniture assurée et régulière d’eau potable. Afin de capter l’eau de pluie, on crée des bassins par barrage, dans des cuvettes naturelles : ainsi naissent notamment les étangs de Guindreff et la Belle-Hautière. Hélas, le rendement en eau potable sera largement inférieur aux estimations !
Au prix d’importants travaux, les bassins de Québrais et Guindreff pourront enfin jouer leur rôle… lorsqu’il faut à nouveau tout revoir. En effet, en juin 1917, les premières troupes américaines débarquent à Saint-Nazaire où sera installée une énorme base militaire. Près de 200 000 soldats américains y transiteront entre 1917 et 1919, les besoins en eau sont plus criants que jamais. En plus de grands travaux de pompage, les Américains vont creuser le lac du Bois-Joalland, dans le secteur de L’Immaculée.
Les étangs sont toujours là, pour notre plus grand plaisir. Quant à l’eau potable, son approvisionnement est assuré (elle provient d’une nappe souterraine protégée, près de Campbon, et de l’usine des eaux de Férel), et surtout, elle est d’excellente qualité.