Il était une fois … un village de marins …
Autrefois simple bourg de quelques centaines d’habitants, connu pour l’expertise de ses pilotes de Loire, Saint-Nazaire est équipée d’un môle pour abriter les navires. La décision de faire de Saint-Nazaire l’avant-port de Nantes en 1838 va changer le destin et la physionomie de la ville.
Vingt ans plus tard en 1856, le premier bassin à flot est achevé, directement connecté aux chemins de fer. En 1861, les frères Pereire, banquiers influents auprès de l’Empereur Napoléon III, fondent la Compagnie Générale Transatlantique (CGT). En effet, la création des lignes de service postal requérant une grande régularité offre une opportunité de développement pour les compagnies maritimes, qui allient transport du courrier, des marchandises et des passagers.
Les frères Pereire choisissent le site de Penhoët pour implanter un chantier naval nécessaire à la construction de leurs paquebots. En 160 ans, plus de 130 navires y sont construits. La première ligne régulière au départ de Saint-Nazaire est créée en 1862. Trois destinations principales sont alors desservies : le Panama et le Mexique, via les Antilles.
En 1867, une gare ferroviaire monumentale est construite sur l’emplacement de la première gare provisoire à proximité des quais où sont amarrés les paquebots. Saint-Nazaire devient alors le port français sur l’Atlantique le plus rapproché de la capitale. Accueillant les trains de la Compagnie des chemins de fer d’Orléans, la gare favorise le développement des flux de voyageurs et de marchandises.
La petite Californie bretonne
Grâce à l’activité intense de la construction navale, du trafic portuaire et transatlantique, la ville connaît un tel essor, passant de quelques 800 à 30 000 habitants entre 1860 et 1900, qu’elle sera surnommée « la petite Californie bretonne ».
Jusqu’à la veille de la Seconde Guerre mondiale, passagers et marchandises pour les Antilles et l’Amérique Centrale passent ainsi par Saint-Nazaire. Les installations portuaires s’adaptent et s’agrandissent : percement de l’écluse sud (inaugurée en 1907), création de l’énorme forme-écluse Joubert (première utilisation en 1932), permettant aussi -et surtout- de construire des paquebots de plus en plus grands.